avril 26, 2024

Révélation : la parcelle du siège de l’UDPS n’appartient plus au parti, voici le projet du nouveau propriétaire.

C’est un bâtiment imposant mais délabré et dont l’intérieur n’a rien de séduisant. Au sol poussiéreux, non couvert, s’ajoute un décor de toiture en lambeau et des toilettes souvent bouchées qui n’offrent aucune aisance à ses visiteurs. Le lieu n’est pas le meilleur élève  du voisinage, en termes de salubrité. Sa devanture est infestée par de déchets et la mal propreté, pendant que son environnement est pollué par des groupes des badauds, connus pour leurs vacarmes et débats interminables ; le tout dans une nuisance sonore extraordinaire ; on les appelle des « combattants ». Ce décor  bouillant est complété par la présence, sur place, des gargotes et autres bars où alcool d’indigent et traditionnel coule à flot et justifie, pour beaucoup, le comportement « barbare » des maîtres de ce haut lieu du fanatisme politique.  Cette bâtisse aux allures moyenâgeuse, plantée à la 11eme rue, sur le petit boulevard, en plein cœur de la commune de Limete, à Kinshasa, est bel et bien le siège de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, parti au pouvoir en RDCongo.

Historique et source financière

L’histoire de cette permanence commence en 2012, au lendemain des élections présidentielles, perdues par le Président de l’Udps, Etienne Tshisekedi wa Mulumba face à Joseph Kabila Kabange. Lassé de voir son parti sans propriété privée et hébergée par ses cadres, l’emblématique opposant, père de l’actuel Président de la RDCongo, décide de lui doter d’un siège.

L’origine de fond pour l’acquisition de cette parcelle reste, quant à elle, confuse et les versions divergent. Si pour certains, c’est l’ancien Président angolais José Edouard Dos Santos qui a pourvu aux moyens, dans les couloirs de l’ancienne direction de cabinet du sphinx, on indique que c’est le reliquat de l’argent de la campagne électorale qui a servi à acquérir le bâtiment. Le Président Etienne Tshisekedi a reçu beaucoup d’argent, de contributions et soutiens pour sa campagne électorale, me lance un membre de son équipe de campagne. Pour m’en convaincre, l’homme me cite, en exemple 600 mille dollars américains, ramenés au président de l’udps par M. Tshimbombo Mukuna. Il s’agissait, selon lui, d’une contribution, venue du Président d’un pays frontalier à la RDCongo, qui a également accordé le même montant aux candidats Vital Kamerhe et Léon Kengo wa Dondo. C’est le reste de cette manne financière, obtenue pour la campagne électorale, qui a aidé à cette acquisition. Selon des informations confirmées par plusieurs sources, tous frais compris, l’acquisition a coûté 900 mille dollars américains. Somme qui a créé des polémiques et division au sein du parti. Certains, évaluant l’immeuble à 600 mille dollars américains, ont accusé leurs camarades d’avoir surfacturé le bien et profiter de 300 mille dollars de surplus.

Le problème et basculement.

Loin de faire l’unanimité et de réjouir, les anciens proches de l’intraitable opposant se disent, tous, avoir été surpris que l’acquisition de cette parcelle ait plutôt créé des dissensions au sein du couple du président Etienne Tshisekedi. Ils relatent à votre média que deux logiques se sont levées et affrontées entre l’homme et sa femme. Pour maman Marthe Kasalu, la parcelle devrait être enregistrée au nom de la famille. Elle proposa de l’enregistrer au nom de son fils Christian Tshisekedi. Tenace, elle se battra pour que le même Christian Tshisekedi puisse avoir un logis dans la parcelle nouvellement acquise. Vision totalement différente du mari qui, lui, estimant que la parcelle est un bien du parti et doit, de ce fait, être enregistrée en son nom ou en celui de son secrétaire générale. Un proche collaborateur de l’ancien Premier Ministre nous indique que l’homme a réussi à s’imposer et, après une complication au cadastre pour un enregistrement au nom de l’UDPS ou de son SG Jacquemin Shabani, Etienne Tshisekedi réussira à enregistrer cette parcelle au nom de Jonas Kalenda, membre du groupe informel de réflexion CEREPRO, cadre du parti et très proche de son Président.

On croyait l’affaire terminée, mais c’était sans compter avec la détermination de maman Marthe Kasalu qui ne s’avouera pas vaincu. Le basculement et vérité sur le nouveau propriétaire de la parcelle éclateront à l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir. A en croire nos sources, alors Président a.i. du parti, Jean Marie Kabund est allé voir le nouveau Chef de l’Etat avec un projet de construction d’un siège moderne pour le parti. Projet adopté par Félix Tshisekedi qui lui enjoint de le matérialiser. Une société de construction a été trouvée avec un plan de construire un grand bâtiment de huit niveaux comprenant bureaux modernes et une fausse cave qui abritera, au fait, une grande salle de plus de mille personnes pour contenir les participants à des grandes réunions notamment le congrès. Le coût total des travaux était fixé à trois millions six cents mille dollars américains, payable par échelon soit cent mille dollars par mois. A en croire les informations à notre possession, le Président Félix Tshisekedi a payé les deux premiers mois avant de devenir réticent par la suite. Sur insistance de Jean Marie Kabund, Félix Tshisekedi lui fera savoir, selon nos câbles, qu’il doit aller voir et discuter avec maman qui a quelques recadrages par rapport au plan initial de construction. Dans l’entourage de Jean Marc Kabund, on indique qu’il est allé rencontrer maman Marthe Kasalu qui lui aurait fait quelques remarques fallacieuses avant de l’envoyer se balader. En quête de raisons de ce désistement pour un projet auquel il tenait tellement, les rapprochés de Jean Marc Kabund nous révèlent qu’il découvrira les vraies raisons de la réticence : la parcelle n’est plus un bien du parti. Il  appartient désormais à la famille Tshisekedi. Pour notre source, maman Marthe Kasalu, mère de l’actuel Président de la république, a fait la mutation des documents, dépossédant le parti de tous les droits sur la parcelle et insérant à la place les noms des enfants Tshisekedi comme seuls propriétaires de la parcelle.

Brisé, Jean Marie Kabund, aurait, témoigne son proche, pris des jours pour s’en remettre. Mais pourquoi le « maitre- nageur », en prison, aujourd’hui, pour une affaire d’offense au Chef de l’Etat n’a- t-il pas dénoncé ? « Il s’agit ici de la mère du Président de la république et tout le monde sait l’emprise qu’elle a sur son fils. Le président Kabund avait besoin de temps pour mûrir la réponse à donner à cette forfaiture »  nous répond t- il.

Le nouveau projet

Selon nos contacts, la famille Tshisekedi a désormais le projet d’ériger un centre commercial sur le lieu de l’actuelle permanence du parti. L’ancienne direction du parti nous révèle qu’une astuce a été trouvée, pour ce faire. Les combattants seront invités à libérer le lieu, soit disant pour des travaux. Une place, soit à Limete Kingabwa ou Mombele, serait en étude pour abriter « provisoirement » le siège du parti qui, malheureusement, ne reviendra plus jamais sur la 11eme rue.

Ces informations laissent sans voix et plongent dans une profonde tristesse. Tous les cadres, actuels et anciens, du parti, contactés par votre média, se disent abasourdis par cette nouvelle, à laquelle, disent- ils, ils attendent pourtant. On sait que ça devait arriver mais c’est cracher sur la mémoire et le combat du Président Tshisekedi, nous dit un haut placé de l’ancienne direction de cabinet du lider- maximo. Tristesse, nous rétorquent des anciens Secrétaires Généraux alors que dans le rang de Kabundistes, on note que c’est à l’image du pouvoir de Félix Tshisekedi : aucun sacré, jouissance, détournement et incompétence. « Ceci donne raison au président Kabund qui a quitté ce bateau » nous martèle- t- il. En attendant de voir de quoi le lendemain sera fait, tout le monde est unanime, cette permanence, fruit de la volonté suprême du Président Tshisekedi devrait rester un bien du parti. Agir autrement serait l’empêcher de se reposer éternellement en paix.

La Rédaction/CPL