octobre 7, 2024

Enquête Exclusive : Scandale /Cité du Fleuve, Peter Kazadi pris la main dans le sac d’arnaque, d’escroquerie et de spoliation.

Tous ceux qui le connaissent avaient les mains sur la tête et même des larmes quand le 12 avril dernier, le Président de la république, Félix Antoine Tshisekedi l’a nommé Vice- Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur. Le promu, Peter Kazadi Kankonde est un homme dont le gangstérisme, l’amour pour l’argent et la quête effrénée de l’enrichissement étaient connus de tous.

Un parcours sinueux mais révélateur.

De sa taille imposante, près de deux mètres, Peter Kazadi Kankonde attire vite l’attention par les traces bizarres sur sa peau qui dénotent de sa ferme détermination et de son amour pour la dépigmentation de l’épiderme. C’est visiblement un amateur acharné des lotions fortes, mélangées à des fortes doses d’hydroquinone qui décapent le tissu corporel. Ses mains, colorées en noir et blanc, dignes d’un malade de vitiligo, en est une parfaite illustration. De contact avec lui, il laisse à tous ses interlocuteurs l’impression d’un homme vide, tourné essentiellement sur l’amour de l’argent. Son parcours chaotique donne, d’ailleurs, les premiers éléments pour une explication plausible à ce comportement d’acteur de far west. Avocat de second rang, n’ayant jamais réussi à inscrire son nom dans les annales du barreau congolais, Peter Kazadi Kankonde est un As dans l’art de « cop » à la kinoise. Bien avant son entrée en politique, son nom est cité dans des combines qui alternent souvent spoliation des biens d’autrui et trafic d’influence.

Pour retrouver sa première trace en politique, il faut remonter au mandat d’Alphonse Ngoy Kassanji, gouverneur de la province du Kasaï Oriental de février 2007 à février 2019. Dans l’entourage du gouverneur, Peter Kazadi Kankonde n’a aucune fonction officielle. Homme des mains, il est chargé des « coups » et des « cops », ses domaines de prédilection. Son idylle avec Alphonse Ngoy Kassanji se termine sur une mauvaise note. L’homme des mains est chassé après avoir « frappé » son chef sur un dossier. La page se tourne mais Peter Kazadi Kankonde est très mal à l’aise et n’aime jamais abordé ce chapitre de son histoire auprès de Ngoy Kassanji qu’il nie parfois.

Sans aucune conviction politique et vaguant entre les différents couloirs des hommes politiques, friands des « cop », Peter Kazadi Kankonde est repéré, pour la première fois, à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS, en 2011. Des sources crédibles dans l’ancien cabinet d’Etienne Tshisekedi, on apprend que c’est Gecko Beya, ancien 2eme Vice- président de la ligue des jeunes de l’UDPS, fraichement créée par le congrès du parti en décembre 2010, qui l’amène. Selon des témoignages, Gecko Beya, en quête de crédit auprès du « coopérant » Peter Kazadi Kankonde, lui négocie une rencontre avec le Directeur de Cabinet du sphinx, Albert Moleka. Pendant l’échange, le même Gecko Beya négociera et obtiendra d’Albert Moleka, une audience pour son hôte auprès d’Etienne Tshisekedi. S’étant affiché avec Etienne Tshisekedi, Peter Kazadi Kankonde qui n’a jamais été un combattant de l’Udps va réussir, moyennant quelques générosités, une percée au sein du parti phare de l’opposition. En 2014, il se rapproche du fils d’Etienne Tshisekedi, Félix Tshisekedi, actuel président de la Rdcongo. Homme de « cop », ayant passé l’essentiel de sa vie en Belgique, sans un parcours scolaire, encore moins professionnel, élogieux, Félix Tshisekedi adopte vite Peter Kazadi Kankonde qui a le même logiciel de fonctionnement que lui. De cette amitié entre deux coopérants naitra, à l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir, une collaboration au sommet de l’Etat, , qui fait très mal aujourd’hui à la république.   

Pagaille à la cité du fleuve

Dans une de ses chroniques, très suivies et diffusées sur youtube, le journaliste Claude Pero Luwara avait attiré l’attention, en se plaignant de la nomination de Peter Kazadi Kankonde, connu, depuis l’accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, par son gangstérisme. Le Journaliste prédisait un chaos et annonçait que l’homme va utiliser abusivement ses fonctions pour se remplir les poches. Le patron de CPL TV, sûr de ses informations, ne croyait pas si bien dire que moins d’un mois après sa nomination, Peter Kazadi Kankonde, tel un truand, est déjà en chasse et se fait signaler. A la cité du fleuve, située dans la commune de Limete, constellant des villas cossues, Peter Kazadi Kankonde s’est fait prendre la main dans le sac : arnaque, escroquerie, spoliation et abus de pouvoir s’enchainent.Depuis un mois, Peter Kazadi Kankonde est auteur d’un scandale que, seuls, les frappeurs de ce régime de la « frappocratie » savent faire. La Cité du Fleuve vit au rythme de la démonstration de force du tout puissant Peter Kazadi Kankonde.

Des sources dignes de foi, tout commence il y a un an. En 2022, le patron de la Cité du Fleuve, Robert Choudry, victime des actes d’injustice et d’extorsion des fonds de la part du ministre de l’habitat, Puis Mwabilu et son collègue des affaires foncières, Molendo Sakombi (deux truands et frappeurs. On y reviendra), reçoit, dans sa résidence de Johannesburg la visite, sur insistance et à sa demande, de Peter Kazadi Kankonde. Accompagné d’un fonctionnaire de l’Etat, il dit venir apporter son soutien à l’homme d’affaire, malmené, selon ses propres dires, par deux ministres escrocs qui ont mis en œuvre une vaste campagne de désinformation visant à spolier le projet. Vantant sa proximité avec Félix Tshisekedi, il indique être puissant et à même de taire Puis Mwabilu et Molendo Sakombi, deux escrocs, selon lui, et surtout à obtenir du ministre des affaires foncières qu’il lève l’interdiction totalement illégale impartie à ses services d’effectuer toutes mutations en faveur des clients de la Cité du Fleuve. En effet, hormis quelques VIP de la présidence et quelques- uns de ses amis, aucun client de la cité du fleuve ne peut obtenir de titres fonciers en son nom, asphyxiant ainsi complètement les finances de cette dernière, et ce depuis 4 ans. En contrepartie, il exige une villa d’une valeur de 456.000 dollars américains à la Cité du Fleuve comme récompense de son action. Etant dans ses droits, Robert Choudry émet de réserves mais lui demande d’aider la maison Cité du Fleuve, avec promesse de reparler de cette récompense, vu les enjeux, une fois l’affaire réglée. De retour à Kinshasa, usant d’intimidation, Peter Kazadi Kankonde, contre toute attente et sans l’aval de la direction, s’empare de la villa, référencée chinoise 12, de la Cité du Fleuve, sans même avoir réglé le problème de l’homme d’affaire, aggravant le dommage déjà subi par le groupe d’investissement britannique. Assis calmement en Afrique du sud,  Robert Choudry recevra un appel du conservateur de Limete qui lui demande l’acte de vente pour une villa en faveur de Peter Kazadi Kankonde. Il indique, logiquement, au conservateur de ne pas opérer la mutation. Intimidant le gérant du lieu et sans aucun document valable, Peter Kazadi Kankonde va, malgré tout s’accaparer de cette villa, qui était pourtant promise à M. Paul Ruvunangiza, ayant déjà payé une grande partie de son achat. De retour d’un voyage à Bukavu, le mois passé, Paul Ruvunangiza entreprend d’occuper sa villa, qui semblait d’ailleurs abandonnée par Peter Kazadi Kankonde. Respectant la procédure, un collaborateur de Robert Choudry, contacte le colonel du bataillon de la police la plus proche. Un OPJ est dépêché sur le lieu pour les procédures d’usage. Le lendemain, le vpm intérieur, Peter Kazadi Kankonde fait débarquer à la Cité du Fleuve des colonnes des policiers. Bastonnade, intimidations, la totale d’un chef mafieux du gang au pouvoir est au rendez- vous. Avec l’aide de ses colonnes des policiers, Peter Kazadi Kankonde s’empare de la villa, change de serrure et place une dizaine des policiers sur place pour empêcher qui que ce soit de s’en approcher.

L’OPJ ainsi que le colonel de la police, qui n’ont fait que leur travail, sont arrêtés et passeront plusieurs jours en détention. Scandalisé, le propriétaire de la villa, Paul Ruvunangiza, porte plainte contre le Vpm Peter kazadi Kankonde et son épouse. Peine perdue, Peter Kazadi Kankonde promet de ne jamais y répondre et annonce que la direction de la cité du fleuve vivra un enfer. Mettant ses menaces en exécutions, une rafale de convocations et arrestations s’enchainent alors. Le mercredi passé, un collaborateur proche de Robert Choudury est arrêté. Il passera deux jours de calvaire, sur ordre de Peter Kazadi Kankonde, aux services spéciaux. Dans la nuit de vendredi à samedi, il sera relâché, après, apprend- on, l’intervention de la présidence. Pour quitter les services spéciaux, il a dû payer un montant de dix mille dollars américains, exigés par Peter Kazadi Kankonde et payés entre les mains d’un conseiller pour soi- disant compenser « les dommages faits à son lit ». De son côté, traqué comme un gibier, le propriétaire de la villa, Paul Ruvunangiza vit désormais en clandestinité, loin de sa famille.  

Ces frappocrates, incroyable !     

Ces agissements de Peter Kazadi Kankonde ne sont malheureusement pas une exception. Arrivé au pouvoir en 2019, Félix Tshisekedi a déçu l’espoir des congolais et craché sur la mémoire de son père. Il a installé un régime que le journaliste Claude Pero Luwara a qualifié de frappocratie. Ayant aboli le tshisekedisme, héritage de son père où l’Etat de droit et la philosophie du peuple d’abord étaient des boussoles, Félx Tshisekedi a inauguré le fatshisme qui a comme mode de gouvernance la frappocratie, système de gouvernance basé sur la frappe. Tout est fait pour se remplir les poches, au détriment du peuple. L’escroquerie de RAM, le détournement dans l’affaire 100 jours ou Tshileju sont  des exemples patents de la frappocratie. Chez les frappocrates, l’Etat et le peuple n’existent pas. Les services de l’Etat, comme le fait Peter Kazadi Kankonde, sont utilisés pour régler des problèmes personnels.

 Cette affaire Cité du Fleuve doit interpeller. Comment expliquer que dans un pays en ruine, sans investisseur sérieux, malgré les centaines des voyages de l’initiateur de la frappocratie Félix Tshisekedi, on puisse se permettre un tel comportement néfaste aux rares investisseurs qui sont implantés dans le pays ?  Comment expliquer cet acharnement éhonté sur l’investissement Cité du Fleuve qui a pourtant innové et créé plusieurs emplois dans le pays depuis plus d’une décennie ? Les frappocrates se rendent-ils compte de nombre de dossiers en arbitrage international que leur régime prédateur laissera en héritage aux futurs dirigeants du pays? Une chose est sure, Félix Tshisekedi et sa bande ne sont pas venues pour aider la Rdcongo et ses habitants. S’il reste encore un peu d’amour pour ce pays, les congolais doivent se mobiliser pour chasser ce frappeur en Chef, Félix Tshisekedi et toute sa clique des frappocrates.

Claude PERO  LUWARA