Théâtralisation, c’est le concept qui définit le mieux ce qui se passe actuellement au sénat, sous les auspices de Modeste Bahati Lukwebo. Ce lundi 10 octobre, la plénière de la chambre haute est arrêtée, une motion d’information bidon vient perturber le bon dérouler des travaux. Le motionnaire, l’honorable Batumoko, prend par la parole, par motion, pour une déclaration de soutien « collectif » des sénateurs des provinces de grand oriental en faveur du bureau, plus précisément du président et sa questeur. Il dénonce ce qu’il qualifie de campagne tendant à ternir l’image de Modeste Bahati et Carole Agito, accusant, au passage, certains de ses collègues sénateurs et certains membres du gouvernement d’être à la base de cette action qui vise à diaboliser le bureau du sénat. Dans son perchoir, Modeste Bahati fait semblant et joue à la victime, et pourtant, c’est une mise en scène qu’il a personnellement préparée avec certains de ses moutons de panurge au sénat. Fuite en avant et surtout signe extérieur d’une grande panique qui a gagné le président du sénat Modeste Bahati.
Des preuves irréfutables
Depuis un temps, la presse se déchaine contre la machine de détournement mise en place au sénat par Modeste Bahati avec sa complice Carole Agito surnommée Dona Beija. Des preuves sont plus qu’accablantes. Tenez, arrivé à la tête du senat en mars 2021, Modeste Bahati trouve une enveloppe de dotation de l’ordre de 4.737.816.349,90FC (rémunération, fond spécial d’intervention et frais de fonctionnement y compris). Seulement un mois plus tard, le budget 2021 entre en application et la dotation du sénat subit une réévaluation passant à 9.423.045.440,00FC, soit pratiquement le double. Curieusement, sans aucune explication, Modeste Bahati continue d’exécuter les charges tel qu’incluses dans les anciennes prévisions 2021, se dégageant ainsi une grande marge que, seul lui et sa questeur connaissent la destination. Plus grave encore, les informations crédibles renseignent que depuis l’entrée en application du budget 2022, la dotation du sénat a de nouveau été revue à la hausse. Selon des sources, elle est évaluée aujourd’hui à plus de 10 millions de dollars américains. Surnommé Maradona pour sa grande capacité à dribbler tout le monde en matière d’argent, Modeste Bahati ne fournit aucune explication, violant ainsi les règles régissant le sénat. En effet, en son article 118, le règlement intérieur du sénat stipule : « le bureau du sénat fait rapport à l’assemblée plénière de sa gestion au début de chaque session ordinaire. A l’effet de l’examen de ce rapport, le sénat constitue en son sein une commission spéciale de comptabilité et de contrôle des ressources composée d’un délégué issu de chaque groupe politique et chaque groupe provincial… » A la tête du sénat bientôt deux ans, le vieux Maradona ne veut rien entendre de cette disposition.
Détournement et dictature de Modeste Bahati, la chambre grince les dents surtout que le sénat ploie sous le coup de nombreuses dettes. Depuis l’entrée en fonction de Modeste Bahati Lukwebo, les factures des hôpitaux ne sont plus réglées, le jeton de présence, tant pour les travaux en commission que pour les commissions ad hoc, ne sont plus payées. Désabusés, les sénateurs se demandent qu’est-ce que Modeste Bahati fait avec leur argent qu’il détourne en toute impunité ? Les plus éclairés tentent d’esquisser une réponse sur la destination de ces millions de fonds détournés par Maradona. A en croire les élus, il n’y a qu’à voir les récentes acquisitions de Modeste Bahati pour trouver une réponse plausible. Selon leur témoignage, Modeste Bahati a acheté, en quelques mois seulement, l’hôtel Memling, l’ancien immeuble Sabena sur le boulevard du 30 juin et la galerie saint pierre. C’est avec notre argent qu’il vole qu’il s’achète tout ça, me lance un sénateur. Les anti- valeurs qu’incarne Modeste Bahati à la tête est, malheureusement, à l’image du régime de l’union sacrée : jouissance, détournement et incompétence. Ayant mauvaise réputation et responsable des grands dégâts financiers partout où il est passé, les avertis n’ont aucun espoir, avec Modeste Bahati, les sénateurs sont dans des beaux draps.
PERO LUWARA
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