octobre 7, 2024

Ngulu et cafouillage à la primature : un décret du PM. Sama Lukonde divise.

On connaissait les « ngulu », expression populaire dans le milieu des artistes musiciens pour désigner la pratique du remplacement des vrais par les faux, surtout dans l’immigration clandestine. Combattue par les bons esprits, la pratique de ngulu a fait, depuis un temps, son entrée dans l’administration publique et dans les couloirs politiques en RDCongo. Aussi curieux que  cela puisse paraitre, le premier ministre, Michel Sama Lukonde peut aujourd’hui être classé parmi les adeptes de la pratique de ngulu. Son tout dernier décret est une preuve éloquente. *

En effet, dans un décret signé le 06 octobre dernier, le chef du gouvernement a désigné les membres du comité technique de suivi de la mutualisation des opérations de l’identification, du recensement et de l’enrôlement de la population. Plus d’une soixantaine des personnes ont été nommées. Mais problème, sur la liste, des dizaines sont des « ngulu », des proches du premier ministre, ne disposant d’aucune compétence en la matière mais placés sur les listes pour leur faire bénéficier indument des avantages. Logés dans une répartition de sept tableaux, les connaisseurs révèlent que seul, le premier groupe est exempt des critiques. Dans cette catégorie, Michel Sama Lukonde désigne des personnalités de renom comme le professeur Paul- Gaspard Ngondnkoy, son propre directeur de cabinet, comme président de cette structure. Serge Bokuma, DG de l’INS, Richard Ilunga, DG de l’ONIP, le controversé Thotho Mabiku, secrétaire exécutif de  la Ceni ou encore le professeur Bob Kabamba sont parmi les membres. Pour retrouver les ngulu, pas besoin de chercher longtemps, ils sont logés dans les tableaux justes en bas. Dans la catégorie de l’équipe d’assistants, Michel Sama Lukonde remplit le comité avec ses proches. On y aperçoit notamment Nico Mbuyu, Isaac Bakajika, Théo Mugisho, Nelly Mutombo, tous, membres de son anti- chambre, symbole de la frustration et des inégalités salariales, car grassement payés. Alors qu’ils ne sont que membres de l’anti- chambre du PM, ils sont payés au rang de conseil principal, créant ainsi d’énorme frustration à la primature. Milan Bondenga, assistant de directeur de cabinet et Séraphine Isamene, assistante du directeur coordonnateur, une sorte de doublon du dircab, sont aussi sur la liste de ces nombreux ngulu. Autres  personnes indues sur cette liste, presque tous les membres du cabinet du conseil financier et administratif, CAF. Dans la catégorie Secrétariat du comité, le conseiller financier lui- même, Balthazar Muba wa Mwepu, s’affiche en tête avant d’aligner plusieurs de ses collaborateurs notamment Guy Bitumba, comptable à la primature, Jean Pierre Ngoie, sous- gestionnaire à la primature, Cadette Mwadi et Vivianne Lumbulumbu, comptables subordonnées. Le cafouillage se poursuit avec les personnes nommées à l’équipe de protocole et des huissiers où la e

Problème

Le seul problème de toutes ces nominations est que beaucoup de personnes ayant pris part aux activités préparatoires à la mise en place de ce comité, des connaisseurs qui ont cravaché pour sa mise en œuvre n’ont pas été nommés. Un autre problème, c’est la hauteur des salaires retenus pour les membres de ce comité. A en croire des prévisions de rémunération, le dernier des huissiers, membre de ce comité touchera 1400 dollars américains. Le président et les autres membres hauts placés seront payés en termes de dizaines de milliers de dollars américains. Déjà, Michel Sama Lukonde aurait donné l’ordre pour que les membres de ce comité reçoivent du coup trois mois de leurs salaires, une mine d’or pour eux mais une tristesse pour le trésor public qui sera encore saigné pour récompenser des partisans pendant les médecins, les professeurs d’université et les autres couches de la société congolaise n’ont que leurs yeux pour pleurer.

PERO LUWARA